On ne choisit pas sa famille… La mienne est un cauchemar freudien, ce depuis le début… Je suis techniquement au milieu d’une fratrie étalée sur trois générations, fratrie étant un mot peu approprié vu qu’à présent il n’y a que des filles… déjà c’était pas gagné, à cela il a fallu rajouter le goût prononcé de mon père pour les belle-mères meringues destructurées… Le résultat? ma famille paternelle pourrait figurer dans le who’s who de la lie humaine.
Lorsque mon père est décédé, c’est moi qui ait fait office de figure paternelle pour toutes, petites et grandes. J’aurais pas dû laisser faire, mais comment trahir une promesse faite à mon père sur son lit de mort (chez nous, la tragédie grecque s’exerce jusqu’au dernier acte).
A cause de ces bécasses, j’ai risqué la taule, la banqueroute et ai dévelloppé des névroses inquiétantes qui feront sûrement le bonheur d’un psy; en bonus, j’ai dû acquérir une parfaite connaissance des codes civil et pénal (jurisprudences inclues). Sans compter l’énergie dépensée à contenir à distance la bêtise de trois hystériques qui n’ont rien d’autre à faire de leur temps.
Aujourd’hui je ne suis plus qu’à quelques mois de l’issue des nos affaires, à quelques mois de pouvoir couper les ponts, même si cela nécessitera à terme deux gros sacrifices. Une liberté dûrement acquise, il faudra continuer à faire taire en moi cette moitié de gènes délirants. J’ai hâte.

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